aeternitas
Fascination de l’Antique, échos du Fayoum et de Pompéi.
Oscar Carvallo - Solo Show
Galerie Artismagna + Galerie Artborescence
June 2023
La Galerie Artismagna, en collaboration avec la Galerie Artborescence, est heureuse de présenter une exposition originale intitulée «Aeternitas, échos du Fayoum et de Pompéi», à Paris du 1er au 14 juin 2023.
Issu d’une rencontre impromptue avec le designer vénézuélien Oscar Carvallo (couture et haute-couture), l’événement pré- sente une série composée de 20 peintures sur bois et sur toile réalisées pour cette occasion. Hommages au génie de l’art romain, du Fayoum aux fresques de Pompéi et de Baiae.
La fascination de l’Antique se perpétue. Source d’inspiration inépuisable, elle donne lieu en cette occasion au geste d’Os- car Carvallo. L’artiste revisite le goût des créations picturales de la grande Antiquité Romaine par le prisme amoureux d’un couturier contemporain, peintre du XXIème siècle.
Originaire de Caracas, Oscar Carvallo a mené une brillante carrière internationale de couturier. Depuis vingt-cinq ans, il défile dans les grandes capitales mondiales et y présente ses créations de couture et de haute-couture. Il collabore ré- gulièrement avec des artistes éponymes. Doué pour le dessin, talent qui lui a largement servi pour définir son style, il s’est depuis ces dernières années consacré à la peinture en parallèle de ses activités de couturier.
Il se passionne notamment pour les «portraits du Fayoum» exécutés aux grandes heures du rayonnement artistique de l’em- pire romain, du premier au début du quatrième siècle après Jésus-Christ. Fasciné par l’histoire de l’humanité et la naissance de sociétés organisées, par les mystères des cultures qui s’entrecroisent et se mêlent pour former l’âme immortelle d’une époque, l’artiste recherche ce qui détermine la permanence intemporelle de ces portraits antiques dont la curieuse pré- sence nous renvoie à ceux de nos contemporains. Ces portraits nous unissent donc à l’Antiquité par l’épaisseur charnelle de leur réalité. Une réalité frappante et parfaitement intemporelle.
Le spectateur ne peut en effet qu’être frappé par l’actualité des regards de ces citoyens romains, hommes et femmes de leur temps qui pourtant se fondent dans le nôtre par leur aspect et leurs expressions. Sentiments et émotions millénaires, saisis sur le vif par d’excellents peintres romains attisent aujourd’hui la volonté d’Oscar Carvallo de leur rendre un hommage contemporain. Et par cette exposition, réfléchir aux interrogations fondamentales de l’humanité autour du beau, du bien, du vrai. Aux questions existentielles de l’amour, de la mort, et de l’existence d’un ordre divin.
Les portraits peints par Oscar Carvallo se caractérisent par un regard prenant, engageant frontalement celui du specta- teur. Sombres ou lumineux, toujours expressifs, ils nous interpellent sans détours. Le public y trouvera, nous l’espérons, les agréments d’un voyage poétique au cœur de l’Antique. Et par la seule force de la peinture, y ressentira toute l’intensité des passions humaines. Rappelons qu’abondance et destin furent liés et personnifiés par les pontifes romains dans la
notion primordiale du «sort», alias Fortuna redux. Le romain prie debout, les mains levées, les paumes ouvertes en direction de la divinité comme si, désespérément il s’efforçait de l’atteindre. Par la posture de ses personnages Oscar Carvallo se fait ici romain, unissant son geste à la respectable «piété romaine» émouvante et pourtant si angoissée par l’absence d’un au-delà crédible. L’écho de ses protagonistes échappent à l’espace et au temps.
L’ensemble des portraits exposés ont été peints sur bois mais aussi sur du lin, et réalisés à partir de pigments mélangés à de la cire d’abeille appliquée en multicouches selon la technique dite «de l’encaustique». Ces superpositions de couleurs ont pour effet d’obtenir des teintes raffinées, profondes et délicates, offrant matière et intensité à l’image. Les rehauts d’or quasi systématiques traduisent - paradoxalement -, la précarité de l’existence humaine et la beauté tragique de ses chimères. Ainsi couronnes et parures de joaillerie, coiffes et modes se retrouvent- elles cristallisées pour l’éternité dans l’éclat de ces yeux aimables ou terrifiants. L’or, ce métal inoxydable dont les romains étaient si friands, se fixe sur la toile pour mieux s’envoler par feuilles légères peut-être a contrario de leurs supplications propitiatoires.
A travers cette récente passion conduisant l’artiste à peindre selon la manière du Fayoum, Oscar Carvallo exprime une forme de nostalgie face à l’impermanence des choses, au beau qui se perd dans un souvenir ténu, et plus généralement à la dimension mystique de l’art. Finalement l’artiste cherche le grand goût de ce pic de civilisation qui forme notamment les contours et la densité de notre identité profonde. Ici, l’inconscient est à l’œuvre.